Tu marches, lentement, un peu voûtée, au plus près des langues de mer qui s’enroulent et se déroulent à tes pieds, et tes yeux humides se perdent dans les méandres que forment, dans le sable mouillé, ces longs serpents liquides et luisants. Et puis tu pénètres jusqu’à mi-cuisse dans l’eau dont la fraîcheur te saisit et tu lâches la bouteille dans laquelle tu as enfermé le récit de tes souvenirs. Tu connais bien les vents et les courants et tu sais qu’aujourd’hui les vagues l’emporteront au large. Elle se laisse chahuter par le roulis, gîte mollement, avant de s’éloigner. Tu la regardes disparaître peu à peu et dans tes yeux se reflète l’éclat du ciel qui s’écrase de tout son poids sur la mer. Tes lèvres dessinent un sourire en demi-lune quand tu te retournes pour sortir de l’eau. Tu es émue. Soulagée et heureuse. Tu viens de confier ton passé à la mer et tu espères qu’un jour un inconnu pourra le recueillir. À travers le rideau de tes cheveux gris que le vent emmêle, je devine les traits de ton visage, éclairés d’une joie tout enfantine, et cette expression qui t’anime quand tu penses au moment où cet inconnu découvrira le récit aigre-doux de ta vie. Et ce frisson qui parcourt l’esquif de ton corps est un courant qui t’emporte, loin, jusqu’aux confins de ta mémoire.
Laurence Marconi a longtemps enseigné l’anglais dans un collège de Seine-et- Marne. Elle écrit des nouvelles depuis dix ans. Certaines, primées à l’occasion de concours, – qui lui ont permis de participer à de nombreuses remises de prix et de faire de belles rencontres – ont été éditées dans des revues et des recueils collectifs. Sur un air de Gershwin, son premier recueil, a remporté le prix des Beffrois en 2014.
Le recueil est préfacé par Jean-Paul Lamy, auteur de nouvelles, contes, billets d’humeur, poèmes, chansons…
À lire en cliquant sur le lien : PREFACE L’ombre de la colline
Découvrez la bande-annonce du livre :
L’ombre de la colline, recueil de nouvelles de Laurence Marconi, 110 pages, 13 € (+3,90 € de frais de port) parution prévue 15 décembre 2017.
N° ISBN : 979-10-94810-12-5
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je viens de refermer “l’ombre de la colline”
ému de la douce mélancolie et la tendre nostalgie qui se dégagent de chaque texte.
Comment dire ce qui m’a le plus touché
Tout ! chaque mot est posé délicatement
Oui j’ai aimé
la délicatesse de ” La petite lueur ” et de ‘l’ombre de la colline”
Touchant “bouquet final”
Reçu un uppercut en lisant ‘tremblement de chair” et “le sablier”
j’aime le choix”pesé” de chaque mot
comme : “le soleil a lavé à coups de jets de lumière un ciel terne et couvert ” … magnifique !
Laurence MARCONI , sait “saisir” les petites choses de la vie
elle les décrit avec finesse, nous permettant de nous immerger dans son monde de mots
c’est simplement beau, comme les métaphores sucrées de “son île”
Merci Laurence
ces textes sont à offrir avec tendresse à ceux qui nous sont proches
denis M
Merci à toi, Denis, pour ta lecture sensible. Tu es le tout premier à poster un commentaire à propos de L’ombre de la colline. Un concours serait organisé, tu aurais remporté un lot mais ici, il n’y a rien à gagner, simplement ma plus profonde gratitude :-)
Terminer 2017 et commencer 2018 en compagnie de ce recueil de nouvelles a été pour moi une joie sans mélange. Nostalgie quand tu nous tiens, Souvenirs-souvenirs auraient été des titres possibles qui n’auraient toutefois pas reflété la teneur et l’atmosphère de ces textes. Car s’il y a plongée dans le passé, celle-ci n’est pas baignée de profonde tristesse, de regrets amers. Si chacun des héros, entré dans la vieillesse, se remémore des moments, des anecdotes de son enfance ou de sa jeunesse, c’est pour apporter un peu de lumière à son quotidien, se sentir mieux et, pourquoi pas, y puiser un regain d’énergie. Ces souvenirs sont parfois de petits faits que l’on pourrait qualifier de sans importance si la plume sensible, ingénieuse de l’auteure ne les transformait en bijoux précieux. Des phrases entières, des paragraphes sur lesquels on a envie de s’arrêter, que l’on se plaît à relire pour apprécier les images, les sons, les couleurs.
Bref, une belle évocation de l’âge des cheveux gris ou blancs, auréolée d’un doux optimisme.
Laurence a une façon extrêmement délicate de faire vivre ses personnages autour de leurs souvenirs. La nouvelle “Le ferry-boat” m’a embarquée dans la traversée Calais-Douvres avec la petite musique de la nostalgie, qui est présente dans nombre des nouvelles de l’Ombre de la colline. A côté de la nostalgie qui berce la plupart des textes, j’ai trouvé dans les descriptions des objets et de la nature beaucoup de sensualité et un grand sens du détail. Ma préférée est celle des immigrants italiens, Jusqu’au bout du voyage, dont l’histoire s’inscrit sur plusieurs générations. Laurence connaît fort bien l’Italie, et l’évoque avec talent dans l’histoire de Louis et de Rosine. Longue vie à ce recueil plein de grâce et de délicatesse.
Une œuvre tendre-amère, entre consolation et nostalgie. J’ai retrouvé avec plaisir la nouvelle-titre, que je connaissais déjà et dont j’avais apprécié la délicate palette. Mais je les ai toutes aimées – “La dernière lueur” pour sa chute un brin cruelle, “Jusqu’au bout du voyage” pour la double narration, la construction subtile, l’entrelacement des temps et l’émotion qui s’en dégage. Et puis les autres, toutes les autres, avec cette si belle lumière toscane qui les nimbe d’une langoureuse douceur.
Laurence confirme là son talent d’écriture… mais en doutions-nous?
Un très joli recueil sur l’âge mûr et le passage du temps, où la plume délicate de l’auteur décline les nuances, de la nostalgie à l’espoir, des réminiscences du passé aux promesses de l’avenir. On éprouve un grand plaisir à égrener ces nouvelles, parfois tendres-amères mais jamais défaitistes ni désespérées. Les personnages attachants se succèdent en une douce chaîne humaine, et d’une histoire à l’autre, rien ne finit en fin de compte, la vie recommence comme les vagues de la mer.
Laurence – dont on connaît l’humilité – signe ici un recueil à son image, au fond : délicat et lumineux. J’ai aimé l’ombre italienne, le regard sur le temps, les nuances et la fragilité des personnages. Il y a du reste, sous cette apparente simplicité, un vrai travail d’écriture, et on ne peut qu’y être sensible. Qu’on se le dise: L’ombre de la colline est une réussite…
Merci à tous du fond du cœur pour vos messages qui sont pour moi autant d’encouragements à tracer ma voie sur le chemin de l’écriture .
Chaque nouvelle est un plaisir sans cesse renouvelé introduisant de nouveaux personnages tous plus attachants les uns que les autres. L’on prend facilement part à la nostalgie des uns et aux souvenirs heureux des autres. Les ambiances familières ou moins familières nous emportent sur le chemin de la vie de chacun de ces personnages. Le tout est raconté avec brio, car Laurence Marconi a l’art de s’emparer du mot juste, de l’expression évocatrice qui fait surgir les pensées, les situations et les paysages.
Toutes mes félicitations pour ce magnifique recueil !
“L’ombre de la colline”, c’est l’ombre du temps qui passe, qui laisse derrière lui tous les souvenirs d’une vie, les amours,les désirs, les joies et les malheurs, une ombre qui s’avance inexorablement vers la fin ou la déchéance. Il s’en dégage une petite musique mélancolique, jouée avec délicatesse, sans fioritures inutiles. La ligne mélodique s’étire, imprégnant notre esprit de l’évidence d’une échéance qui nous guette tous et qui nous permet de ne pas oublier que faire de notre vie la meilleur usage possible est la seule solution.
Dans le post lecture,une superbe analyse du recueil de nouvelles de Laurence Marconi « L’ombre de la colline ».
Laurence Marconi est une nouvelliste mainte fois primée dans des concours. Laurence a été longue à passer le cap de l’édition. Après son premier recueil, Sur un air de Gershwin, prix des Beffrois 2014, elle signe là un recueil plein de sensibilité et de multiples parfums.
“Tu viens de confier ton passé à la mer et tu espères qu’un jour un inconnu pourra le recueillir.” Chère inconnue
J’ai eu le sentiment d’être cet inconnu et d’avoir non pas recueilli mais accueilli ces passés si finement évoqués par l’écriture de Laurence.
Chaque nouvelle nous guide vers des univers différents tout en conviant nos propres émotions et réveillant les souvenirs.
Les parfums évoqués, le pas hésitant d’une enfant entraînée par sa mère, la promesse faite à une aïeule, jusqu’aux ombres du café dans le fond d’une tasse, tout dans ce recueil touche à l’intime et pose un doigt délicat sur les souvenirs, et les chemins de vie.
L’écriture de Laurence est d’une beauté fluide, elle sait nous toucher, l’Ombre de la colline ne fait que mettre en évidence la lumière de chacun de ses personnages avec humour, tendresse ou émotion.
Laurence nous invite à poser un nouveau regard sur ce qui nous entoure “Les nuages qu’il regarde défiler sont autant de bateaux de brume (…) tour à tour bercés, caressés ou malmenés par les vents-courants » Le Sablier
“Dans les bosquets, au fond des talus, la nuit étouffait les dernières braises du jour.” L’ombre de la colline
Ces éléments de décor participent activement à l’évocation des sentiments et la nostalgie domine avec légèreté. Confrontant le passé aux présents, nous voilà comme cet enfant, triomphant avec ses petits cyclistes en fer qui s’échappent de la dernière course de Giuseppe (Fragments) ou comme Henri, que la sonate pour clavier de téléphone du jeune Jimmy fait renaître à ses amours (Sonate d’automne).
J’avoue une tendresse particulière pour Bouquet final et Rose qui défait chaque soir les petits points cousus dans la journée comme pour laisser courir le fil de la vie.
Un recueil que je vous recommande chaudement, l’émotion est à chaque page et le plaisir immense.
“Un instant encore, elle se blottit au cœur de sa vie envolée.” Tremblements de chair
Le thème de ce recueil de 15 nouvelles est sans aucun doute la nostalgie et la solitude devant le temps qui passe. Les personnages regardent dans le rétroviseur et font souvent un bilan. Plusieurs d’entre eux ont des souvenirs de plus de cinquante ans et sont maintenant seuls dans une vie trop grande pour eux. Cherchant à combler des vides du passé, l’une transforme sa maison en maison d’hôte, l’autre fête son anniversaire, la dernière part à l’étranger chercher la trace d’un autre…
L’écriture est très soignée, laissant toute sa place aux descriptions qui créent cette atmosphère si particulière à ce recueil. La couverture en noir et blanc, presque sombre, annonce la couleur : ici point de place à la fantaisie, l’humeur est mélancolique, parfois amère… Qu’importe les textes s’enchainent sans répit.
Des nouvelles à chute, des nouvelles qui nous font prendre des chemins de traverse et en arrière-plan, comme un décor, la mer éternelle qui accompagne ces histoires de vie.
A picorer au fil des pages, sur la plage ou ailleurs et ce sans attendre que le temps ne nous emporte…