« – Vous êtes français comment, M. Kornilov ?
Jean a envie de répondre qu’il est un Français normal, un peu bête, assez souvent discipliné, mais pas toujours, qu’il est divorcé comme plus d’un tiers de la population adulte entre trente et soixante-dix ans et qu’il a hâte d’aller demander à Christian s’il peut lui apprendre quelque chose à propos de sa sœur, française comme lui, mais ça, il n’en est pas sûr. »
Jean n’est sûr de rien. C’est un homme taciturne, timoré, seul, comme égaré dans sa propre vie. Jusqu’au jour où, assailli par des souvenirs flous, il se décide à rechercher Thérèse, sa sœur à peine connue. Il compte sur elle pour découvrir qui était vraiment leur père, un immigré russe qui a pris soin de gommer son passé.
Comment se construire, comment nouer des relations, comment être père quand on ne sait pas d’où l’on vient et qu’on vous a contraint au silence ? La filiation, la transmission, les failles d’identité sont des thèmes chers à Jacqueline Dewerdt-Ogil.
L’auteure partage son temps entre l’écriture et la vie associative, notamment au sein de l’école de cirque Cirqu’en Cavale. Elle a publié un récit et un recueil de nouvelles. « Un tilleul n’est pas un peuplier » est son premier roman.
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Préface Un tilleul n’est pas un peuplier
Découvrez le 1er chapitre du roman lu par l’auteure :
Un tilleul n’est pas un peuplier, roman de Jacqueline Dewerdt-Ogil, 280 pages, 19 € + 5,50 € de frais de port.
Numéro ISBN : 979-10-948-10-13-2 Livre épuisé
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J’ai lu avec beaucoup d’intérêt et de plaisir le roman de Jacqueline Dewert-Ogil. Je l’ai lu cette semaine, alors qu’il faisait si froid, au coin du feu, en regardant par la baie vitrée la jolie lumière, le ciel bleu, le soleil froid mais généreux.
Pourquoi vous dis-je cela ? Parce que, si ce n’est pas le thème central du roman « Un tilleul n’est pas un peuplier », comme son titre peut sans doute un peu l’indiquer, une belle place est pourtant faite à la Nature. L’automne passe, l’hiver s’alanguit, et Jean marche, héros solitaire au début du roman, en compagnie de sa sœur, Thérèse, dans la deuxième partie du livre. Marcher lui fait du bien, c’est un moment qui lui permet de remettre un peu d’ordre dans ses pensées chaotiques.
Si de jolies descriptions émaillent ce roman, le thème principal est la quête d’identité, la recherche des origines, cet ancrage sans lequel on ne peut progresser dans son existence.
Voici ce que dit l’auteur à propos de son personnage principal : « il se sentait construit sur du sable. sans savoir d’où il venait, il ne pouvait aller nulle part ».
On lui a caché, ou tu, tant de choses qu’il ne sait pas vraiment qui il est.
« Est-ce de ne jamais en parler que les choses s’effacent ainsi ? »
De même qu’un tilleul n’est pas un peuplier, un Kornilov n’est pas un Kireïev. De même que la maison de retraite où Jean apprend à connaître et à apprivoiser sa demi-sœur, Thérèse, s’appelle « Les peupliers » alors qu’on y accède par une allée de tilleuls, un frère et une sœur peuvent ne pas porter le même nom, alors qu’ils sont nés du même père. C’est l’origine de ce mystère que Jean cherche à découvrir : « j’aimerais savoir de quel bois je me suis fait ».
Je me suis laissé happer par « l’enquête » que le héros se décide à mener, pour découvrir qui était son père.
« Un tilleul n’est pas un peuplier » est un roman qui touche, émeut. On chemine vers la vérité au rythme des personnages. C’est une lecture qui laisse une empreinte en nous : un premier roman que je conseille …
Des mystères de son passé, Jacqueline Dewerdt a imaginé son premier roman.
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Jean est un jeune retraité, un peu perdu depuis son divorce. Jeanine l’a quitté après quarante ans de vie commune. Désœuvré, il se tourne vers son passé, revisite le village de son enfance, erre dans les rues, à la recherche de… il ne sait pas vraiment. Et Thérèse apparaît soudain sur un bout de trottoir, à peine aperçue, aussitôt disparue. Est-ce bien sa demi-sœur qu’il vient de voir, cette femme avec qui il a peu de souvenirs communs et qu’il n’a pas côtoyée depuis des décennies ? La question devient obsession : il faut désormais qu’il la retrouve.
Le décor est planté. Le frère recherche la sœur, et à travers elle tente de comprendre quelques pans obscurs de son enfance. Il n’est pas né français, mais de parents étrangers. Le mystère plane sur les origines de la famille, quelques souvenirs troubles reviennent le hanter.
« Tout cacher, que personne ne sache rien. Et que le fils se débrouille avec ses cauchemars. »
L’auteure aborde le double thème de la migration et des secrets familiaux. Reconstituer l’arbre généalogique, ajouter des dates et des noms. Les bons lieux également. Où chercher lorsque l’on est français, mais considéré comme étranger ? Pas si simple. Et pourtant, comment continuer à vivre, construire et avancer quand le doute subsiste ?
« Sans savoir d’où il venait, il ne pouvait aller nulle part. »
Jean s’obstine, à la recherche d’une Thérèse introuvable et d’un passé qui se dérobe. Peu à peu le lecteur se prend au jeu et ne demande qu’à comprendre.
C’est une quête baignée de l’atmosphère si particulière des régions du Nord. Vous entendrez le patois picard entre ces pages et vous amuserez de la chaleur des estaminets. Un voyage initiatique, à la fois local et lointain, servi par une très jolie plume. Un suspense lent mais prenant. Un roman comme je les aime.